viernes, 5 de septiembre de 2008

LAS MUJERES Y EL SECRETO

LAS MUJERES Y EL SECRETO

Nada pesa menos que un secreto,
pues llevarlo lejos no es difícil a las damas;
y sé que sobre estos hechos
un buen número de hombres parecen mujeres.

Para probar a la suya, un marido exclama
en la noche ante ella: “Oh Dios, ¿Qué es esto?
¡Ya no puedo más!¡Me desgarro!...”

¿Qué? ¿He parido un huevo! ¿¿Un Huevo??... Sí, aquí está
fresco y recién puesto. No lo digas a nadie;
me llamarían gallina. En fin, no lo hables más”.

La mujer, nueva en este caso,
así como en otros asuntos,
cree la cosa y promete a sus dioses callar;
pero ese juramento se desvanece
con las sombras de la noche.

La esposa indiscreta y poco fina,
sale de la cama cuando el día apenas se levanta
y corre a casa de su vecina:
“Comadre –le dice-, tengo la última,
pero no lo cuente porque me haría usted azotar:
mi marido acaba de poner un huevo, grueso como cuatro.
En el nombre de Dios tenga mucho cuidado
de no divulgar este misterio”.
¿Usted se burla? dice la otra. Ah! Qué poco sabe
quién soy yo! Vaya y no desconfié de mí.

La mujer del ponedor vuelve a su casa,
y la otra ansiosa de contar la noticia
va a repartirla en más de diez sitios,
y en lugar de un huevo, dice tres.

Esto no es todo, ya que otra comadre
dijo cuatro, contando el chisme a la oreja,
precaución poco necesaria,
ante lo que ya no era secreto,
porque el número de huevos iba creciendo,
y antes de acabar el día,
ellos se elevaban a más de un ciento.

Jean de la Fontaine
Traducción de Raúl Gálvez Cuéllar




LES FEMMES ET LE SECRET

Rien ne pèse tant qu' un secret;
Le porter loin est difficile aux dames;
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d’hommes qui sont fermes.
Pour éprouver la sienne un mari s'écria,
La nuit, étant prèst d'elle: “O dieux ! qu'est-ce cela?
Je n'en puis plus; on me déchire!
Quoi? J'accouche d'un oeuf ! - D'un oeuf? – Oui, le violà,
Frais, et nouveau pondu. Gardez bien de le dire:
On m'appellerait poule. Enfin, n'en parlez pas.”
La femme, neuve sur ce cas,
Ainse que sur mainte autre affaire,
Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire.
Mais ce serment s'évanouit
Avec les ombres de la nuit.
L'épouse indiscrete et peu fine
Sort du lit quand le jour fut à peine levé;
Et de courir chez sa voisine.
“Ma commère, dit-elle, un cas est arrivé.
N'en dites rien surtout, car vous ne feriez battre.
Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre.
Au nom de Dieu, gardez-vous bien
D'aller publier ce mystère.
Vous moquez-vous? Dit l'autre. Ah! Vous ne savez guère
Quelle je suis. Allez, ne craignez rien”.
La femme du pondeur s'en retourna chez elle.”
L'autre grille déjà de conter la nouvelle:
Elle va la répandre en plus de dix endroits.
Au lieu d'un oeuf elle en dit trois.
Ce n'est pas encor tout, car une autre commère
En dit quatre, et reconte à l'oreille le fait.
Précaution peu nécessaire,
Car ce n'est plus en secret,
Comme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée,
De bouche en bouche allait croissant,
Avant la fin de la journée
Ila se montainet à plus d'un cent.

Jean de la Fontaine
Francés

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